Le marché des produits SANS GLUTEN - Dans l’oeil du fabricant : Les Glutineries

Rédaction : Annie Girard
Article paru dans Le Magazine Cœliaque Québec Vol 39 N° 3 Hiver 2022 

Claudine Babin
Claudine Babin est fière de sa propre ligne de sauces et de bouillons.

Les produits SANS GLUTEN occupent des parts de marché inégalées dans le secteur de l’alimentation. Une évolution constante, du jamais vu! En revanche, dans le spectre des préoccupations des artisans du domaine, il y a l’augmentation constante des coûts des ingrédients. Voyons quel est son impact sur les consommateurs coeliaques.

Ses proches atteints de maladie coeliaque sont nombreux : sa propre soeur, son mari et, enfin, sa fille, Emmanuelle, qui a reçu le diagnostic à 18 mois. Claudine Babin avait toutes les bonnes raisons d’ouvrir Les Glutineries à Saint-Hyacinthe. C’était en 2004. À l’époque, son épicerie suggérait 200 produits SANS GLUTEN (SG), une offre exceptionnelle au Québec. Aujourd’hui, quelque 4 000 denrées remplissent les tablettes en plus des généreux plats prêts-à-manger cuisinés sur place. Un vent de fraîcheur pour les coeliaques et leurs proches qui peuvent faire le plein sur place ainsi que sur la boutique en ligne. Seule ombre au tableau : la hausse des coûts des matières premières pose un problème majeur, celui de l’augmentation des prix de vente.

Ça coûte cher!

Manger SANS GLUTEN n’a jamais été aussi coûteux. Bon nombre d’artisans et d’entrepreneurs voient grandir leurs parts de marché dans le domaine du SG, et ce, malgré les coûts élevés de production. Consciente de la réalité des personnes coeliaques, Claudine Babin propose une foule de denrées et de mets adaptés à l’alimentation des coeliaques. Or, la hausse des coûts la préoccupe, car elle occasionne inévitablement une augmentation des prix de vente. Avant la pandémie, le coût du transport était inclus dans les prix de vente des ingrédients (qui a lui aussi connu une hausse importante). Maintenant, il a grimpé en flèche et il est facturé en surplus. « Je souhaite tellement retrouver le prix de transport comme il était auparavant, témoigne la propriétaire d’entreprise. Pour minimiser mes coûts, j’achète au rabais. J’emmagasine des viandes et des légumes de saison dans mes congélateurs.Et quand je cuisine mes mets, je double ou triple mes recettes afin d'obtenir davantage de portions. »

Lorsqu’elle s’approvisionne auprès de ses fournisseurs, elle se procure également des volumes plus grands d’ingrédients à entreposer. Par chance, elle dispose de l’espace nécessaire. « Cet avantage limite un peu les coûts lors d’éventuelles hausses de prix. Au cours de la dernière année, j’ai augmenté les prix de mes plats de 30 à 50 cents chacun, ce qui est très acceptable pour du prêt-à-manger de qualité. Et mes ventes grimpent sans cesse. » Cela démontre la raison d’être d’une entreprise comme Les Glutineries. Pour y parvenir, il faut toutefois beaucoup d’organisation et de planification.

Un format familial

Consciente des coûts importants des ingrédients SG, la cheffe d’entreprise offre, dans son épicerie et dans de nombreux points de vente à travers la province, une gamme de mélanges pour soupes, sauces et bouillons. Le format familial du produit plaît beaucoup : petits et grands peuvent manger la même sauce à meilleur coût qu’un équivalent en sachet. « Il y a assurément une réduction des dépenses, soutient-elle, sans lésiner sur le goût et sur la texture. On économise aussi du temps puisque cela évite de devoir cuisiner deux mets: un avec gluten et l’autre SANS GLUTEN. » Malgré l’augmentation des coûts des matières premières, les coeliaques peuvent néanmoins se réjouir de faire des économies, même minimes.

Les coeliaques tentent de rester résilients face à la hausse des prix des  aliments. Bien que ça leur coûte plus cher que quiconque pour manger, ils sont choyés d’avoir accès à une épicerie SG comme Les Glutineries. « Dans mon commerce, mes clients se sentent comme des enfants dans un magasin de bonbons. C’est gratifiant et encourageant de les satisfaire et de constamment trouver de nouveaux produits adaptés à leur alimentation. » Avec le recul, l’épicière constate que la force de son entreprise réside à la fois dans son épicerie, ses mets cuisinés ainsi que sa boutique en ligne. « L’un ne va pas sans l’autre, chacun assure la pérennité de l’autre. Cela est possible en ne faisant aucun compromis sur la qualité des ingrédients de mes plats, tout en veillant à ce qu’ils soient totalement SG. »

 

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