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La personne atteinte de la maladie coeliaque doit faire l’objet d’un suivi régulier et à long terme pour surveiller la conformité à l'alimentation sans gluten, l’évolution des signes et symptômes de la maladie, le risque de carences nutritionnelles, la normalisation des anticorps et pour surveiller l’apparition d’autres troubles auto-immuns.
Selon l’âge de la personne, ce suivi peut s’avérer un défi. C’est souvent le cas pour les jeunes adultes qui quittent le nid familial et deviennent autonome dans la gestion de la maladie. Lisez ici nos trucs et conseils pour les y préparer.
Le suivi du taux des anticorps
Le taux des anticorps anti-tTG doit être mesuré à une fréquence plus régulière au début de la maladie. On observe en général un retour dans les valeurs normales 6 à 24 mois après l’adoption d'une alimentation sans gluten. Il importe cependant de savoir que le test n’a pas une bonne sensibilité pour donner des résultats positifs en cas d’exposition faible ou peu fréquente au gluten.
Doit-on faire une biopsie de contrôle?
Certains gastroentérologues effectuent systématiquement des examens de suivi pour confirmer que l’atteinte intestinale est bien disparue alors que d’autres ne le font pas. Il n’est habituellement pas nécessaire de répéter les biopsies lorsque les anticorps sont normalisés ou en voie de l’être. Toutefois, il est possible de répéter une biopsie dans certains cas, s’il y a persistance de symptômes et/ou élévation des anticorps après au moins 12 mois d'alimentation sans gluten, afin de valider si la maladie est toujours active ou si d’autres facteurs pourraient être en cause.
Vaccinations recommandées
Les personnes atteintes de maladie cœliaque pourraient être plus sujettes à contracter certaines infections. Ainsi, le Protocole d’immunisation du Québec recommande aux personnes cœliaques d’être à jour avec le calendrier vaccinal (méningocoque et influenza) et de recevoir des vaccins supplémentaires contre le pneumocoque. Ces vaccins sont offerts gratuitement. Pour de plus amples informations, nous vous encourageons à discuter de vaccination avec votre médecin traitant. Ce dernier pourra vous orienter vers les vaccins appropriés selon votre état de santé.
Pour en savoir plus sur les vaccins recommandés selon votre état de santé, consultez le protocole d’immunisation du Québec : Autres vaccins recommandés - Calendriers de vaccination - Professionnels de la santé - MSSS (gouv.qc.ca), descendez la page jusqu’à la section « Asplénie anatomique ou fonctionnelle » pour trouver les vaccins recommandés aux personnes atteintes de maladie cœliaque.
Complications possibles
En plus de nuire grandement à la qualité de vie, la maladie cœliaque non traitée peut entraîner des complications importantes, et cela, même si la personne ne ressent aucun symptôme. L’anémie et l’ostéoporose sont des manifestations fréquentes d’une maladie cœliaque non traitée. Parmi d’autres complications, on retrouve la maladie cœliaque réfractaire et le cancer de l’intestin grêle.
Maladie cœliaque réfractaire
La maladie cœliaque réfractaire est peu fréquente, quoi que possible. On observe alors une persistance ou une récurrence d’atrophie villositaire du petit intestin, qui s’accompagne de signes de malabsorption, et ce, malgré le suivi d’une alimentation sans gluten stricte pendant au moins 12 mois.
Le traitement de la maladie cœliaque réfractaire implique entre autres une médication et un suivi médical serré, étant donné les complications graves potentiellement associées. Il faut également exclure la présence de lymphome (un type de tumeur) ou d’une autre condition qui pourrait causer de l’atrophie, comme une infection.
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Cancer du petit intestin
Les personnes cœliaques ont un risque augmenté de développer un cancer du petit intestin. Toutefois, ce risque demeure tout de même relativement faible. L’inflammation de longue durée en serait probablement la principale cause, d’où l’importance d’un dépistage précoce et d’une alimentation sans gluten stricte.
Vous avez des symptômes persistants?
Malgré une alimentation sans gluten stricte, vous ressentez encore des symptômes? Il est possible que le gluten ne soit pas coupable, apprenez-en plus dans cet article « Et si mes symptômes n’étaient pas liés au gluten? » qui résume une recherche datant de 2020.
Une fois l’alimentation sans gluten stricte instaurée, est-ce que l’élévation des anticorps anti-transglutaminases dans le sang peut être causée par un autre facteur que la présence de gluten dans l’alimentation ?
La normalisation des anticorps anti-transglutaminases se fait graduellement suite à l’adoption de l’alimentation sans gluten stricte. Ce processus peut prendre quelques années si au départ, le taux d’anticorps était très élevé. Outre la contamination répétée au gluten, les anticorps anti-transglutaminases peuvent être faussement positifs en présence d’autres conditions auto-immunes comme une maladie du foie, une thyroïdite, le diabète de type I et la maladie de Crohn.
Dans la maladie coeliaque, est-ce que le symptôme de fatigue peut perdurer à long terme ?
La fatigue est un symptôme universel qui est très fâchant, à la fois pour le patient et le médecin. C’est un symptôme fréquent dans la maladie coeliaque, parfois même quand les bilans sanguins sont normaux. Il faut d’abord vérifier si l’alimentation sans gluten est bien suivie de façon stricte et si la maladie est active ou non. Même si les valeurs sanguines sont normales, il peut y avoir présence d’un peu de contamination. Il faut aussi vérifier, avec l’aide d’une nutritionniste par exemple, si l’alimentation est suffisante et équilibrée.
Concernant la recherche de carences vitaminiques à l’aide de prises de sang, les tests sont plus ou moins fiables dans le cas de plusieurs vitamines. Dans ce contexte, les suppléments de vitamines du complexe B, de cuivre, de zinc et de magnésium pourraient aider à augmenter un peu le niveau d’énergie.
Il est fréquent que la fatigue persiste pour trois ou quatre ans après le diagnostic pour des personnes dont la maladie devient rapidement en rémission. Il ne faut pas se décourager.
Est-ce que l'on peut conclure que les villosités de notre intestin sont redevenues en bon état si notre taux d'anti-transglutaminases est normal ?
Le taux d’anticorps anti-transglutaminases est un assez bon indicateur pour estimer l’état des villosités intestinales. Il est probable que dans ce contexte (anticorps normaux), les villosités intestinales soient en bon état. Cependant, il n’est pas possible de le conclure avec certitude puisque cela dépend de chaque individu. La seule façon de s’assurer de la normalisation de la muqueuse est de faire une autre biopsie intestinale. Le niveau d’anticorps anti-transglutaminases ne s’élève pas toujours de façon significative en présence de faible contamination même si la réaction immunitaire est présente et produit des dommages à la muqueuse.
Informations supplémentaires
Pour davantage d’informations au sujet du suivi médical, consultez les articles suivants :
Comprendre l’hyposplénisme, paru dans Le Magazine Cœliaque Québec, Vol 39 N° 2, Automne 2022.
Lignes directrices à l'intention des médecins de famille pour le suivi des patients atteints de maladie cœliaque
Imprimez ce tableau et remettez-le à votre médecin de famille pour un suivi optimal : SUIVI DES PATIENTS ATTEINTS DE MALADIE COELIAQUE.