Rédaction : Christine Desjardins Dt.P., M.Sc.
Article paru dans Le Magazine Cœliaque Québec, Vol 41 N° 1, Printemps 2024.
On connaît depuis longtemps les bienfaits de l’activité physique dans la prévention de plusieurs maladies chroniques, dont les maladies cardiovasculaires, certains types de cancer, l’ostéoporose, le diabète, l’obésité, le stress, la dépression ainsi que plusieurs autres. Or, on sait également que les recommandations actuelles, qui suggèrent de pratiquer un minimum de 150 minutes d’exercice modéré ou 75 minutes d’exercice vigoureux par semaine, peuvent parfois être difficiles à atteindre. Selon l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2020-2021, on considère que plus du tiers des adultes au Québec sont sédentaires. Le Canadien ou la Canadienne lambda passerait en moyenne 27,2 heures devant la télévision et ce chiffre s’élève à 42 heures chez les 65 ans et plus.
Bien sûr, il y aurait lieu de moduler notre horaire afin de bouger davantage. Faut-il pour autant baisser les bras si notre rythme de vie effréné, notre niveau de motivation ou encore notre état de santé ne nous permettent pas d’atteindre les recommandations actuelles? Pas du tout! Une étude récemment publiée en ligne dans le JAMA Oncology vient de démontrer que la pratique de courtes séances d’activité physique intense pourrait elle aussi procurer des bienfaits, notamment sur la prévention de certains cancers.
Cette découverte, réalisée par le chercheur australien Emmanuel Stamatakis et son équipe, provient de l’analyse d’une sous-cohorte de 22 398 sujets de la UK Biobank portant un accéléromètre au poignet, un outil permettant de capter les efforts physiques. Âgés en moyenne de 62 ans, majoritairement de race blanche et sédentaires, ceux-ci ont été suivis pendant 6,7 ans. Au cours de cette période, l’apparition de nouveaux cancers a été compilée et comparée en fonction du niveau d’exercice. Résultat intéressant : chez les sujets qui cumulaient un total quotidien de 4,5 minutes d’activité physique d’intensité vigoureuse, l’incidence de l’ensemble des cancers était réduite de 20 % et celle des cancers liés à la sédentarité de 31 %. Par ailleurs, plus le total d’exercice intense était élevé au quotidien, plus le risque de cancer diminuait.
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Cancers liés à la sédentarité inclus dans l’étude
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Constat encore plus étonnant, l’impact serait similaire à celui observé chez les personnes actives. L’équipe de recherche a effectué une deuxième analyse auprès de 62 344 participants et participantes également de la UK Biobank, mais non sédentaires cette fois. Ils ont noté que la pratique de brèves sessions d’activité physique vigoureuse chez les gens qui ne font pas d’activité physique semble produire des bienfaits similaires à la pratique de courtes séances chez les personnes actives.
C’est un résultat encourageant qui nous indique que tous les efforts comptent et qu’il n’est pas impératif d’être un grand sportif ou une grande sportive pour profiter des avantages de l’exercice. Comme le mentionnent les signataires de l’étude, l’activité physique vigoureuse intermittente dans la routine quotidienne peut être une intervention prometteuse pour les personnes non motivées ou incapables d’envisager de longues séances de sport. À noter que la cohorte étudiée étant composée à 96 % de sujets blancs. Des analyses supplémentaires seraient nécessaires avant de porter les mêmes conclusions à d’autres groupes ethniques. Pour être efficaces, rappelons-nous que les séances doivent être d’une intensité élevée. Il doit être difficile de tenir une conversation. Monter quelques paliers d’escaliers ou une pente à vélo, effectuer une courte marche très rapide, danser quelques minutes énergétiquement, voilà des idées pour faire augmenter le rythme cardiovasculaire. Et pourquoi pas quelques minutes d’abdominaux dans le cadre du Défi ABDOS 100 GLUTEN! Pour y mettre un brin d’intensité et pratiquer vos exercices de manière sécuritaire, visionnez la vidéo de Jacqueline Simoneau, athlète olympique canadienne de natation artistique et porte-parole de Coeliaque Québec, qui sera envoyée par courriel à toute personne inscrite au Défi.
Quoi retenir?
Pour être en santé, le corps humain est une machine qui a besoin de bouger. Intensité moyenne ou vigoureuse, de courte ou longue durée… L’important est de faire une activité qui vous plait et adaptée à vos capacités. Votre état de santé vous limite dans la pratique d’exercice? Vous voulez des conseils? N’hésitez pas à consulter un ou une kinésiologue pour vous guider pas à pas vers une vie plus active.
Remerciements
Ce texte est inspiré des articles Activité physique intense de moins d’une minute - Diminution du risque de cancer, rédigé par Élyanthe Nord et Quantité d’exercice nécessaire pour améliorer la santé, du Dr Martin Juneau, publiés dans le Médecin du Québec, volume 58, numéro 10, octobre 2023. Coeliaque Québec les remercie ainsi que la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec de nous avoir permis de nous en inspirer.
