Dominique Maltais, athlète olympique, Surf des neiges

Dominique Maltais est une athlète de planche à neige, médaillée olympique aux Jeux de Turin de 2006, championne à la Coupe du monde à plusieurs reprises, elle a remporté un 4e Globe de cristal en mars 2013. Le Globe de cristal est le cumulatif de tous les résultats d’un athlète au cours d’une saison en coupe du monde. Pour Dominique Maltais, la saison 2012-2013, a été des plus performantes.

Dominique MaltaisDominique est native de Charlevoix, plus précisément de Petite-Rivière-Sains-François. Elle a grandi au pied d’une des plus belles stations de ski du Québec, le Massif. Dominique a chaussé ses premiers skis vers l’âge de 5 ans. Ses premières tentatives de planche à neige ont débuté vers 11 ans et 10 ans plus tard, en 2002, elle commençait la compétition.

Dominique est une athlète de haute performance. Malgré son horaire chargé et ses nombreux déplacements, elle a accepté d’accorder une entrevue à l’Info Cœliaque au bénéfice des personnes qui, comme elle, ont dû modifier leur régime alimentaire en raison de problèmes de santé causés par une intolérance au gluten.

Quand avez-vous appris que vous étiez cœliaque?

Quelques mois avant les jeux de Vancouver (2010). Je souffrais d’anémie.  J’avais plusieurs malaises, des maux de ventre.  Ce fut une période difficile au niveau de l’entraînement. J’étais un peu découragée. Malgré mes efforts, je ne voyais pas d’amélioration dans mes performances. Le diagnostic est tombé, suite à une biopsie.

Est-ce que cela a été difficile au début?

DM. J’ai trouvé la diète assez restrictive. Plus de pain ni de desserts. J’ai essayé sans grand succès de fabriquer mon pain. Mais j’ai réalisé qu’il y avait d’autres solutions et je me rends compte qu’il y a de plus en plus de produits offerts. Je n’ai aucun problème à la maison, je cuisine et je me rends compte que finalement cette maladie peut être contrôlée par mes choix alimentaires. C’est un peu plus compliqué lorsqu’il y a des sorties officielles avec cocktails dinatoires ou des soupers galas où tous les repas sont déjà préparés. Il n’y a vraiment rien que je peux manger. Cette partie n’est pas facile. Par contre, si je relativise les choses, ma vie n’est pas en danger, comme d’autres types d’allergies qui engendrent un choc anaphylactique.

L’entraînement de haut niveau demande beaucoup d’énergie. Comment faites-vous quand vous êtes en compétition à l’étranger pour bien suivre votre régime alimentaire ?

Cela représente un certain défi et de l’organisation. J’apporte dans mes bagages des céréales (un bon dépanneur), des pâtes alimentaires, des barres de fruits et des barres nutritives, j’apporte aussi du chocolat et du lait de soya. J’ai également une intolérance au lactose. Pour le pain, cela est plus difficile et je le trouve généralement sur place. J’évite de prendre des sauces. Je m’en tiens au produit de base, poisson, viande, volaille,  riz, légumes.

Au niveau de votre approvisionnement en produits sans gluten en voyage, qu’en est-il ?

Dans certains pays d’Europe, tel que la France, l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, je réussis assez bien à trouver des produits. Généralement, je descends dans des hôtels où je peux expliquer au chef du restaurant les restrictions alimentaires de mon régime sans gluten. Cela se passe relativement bien et ils peuvent m’accommoder sans problème. J’apporte souvent mes pâtes alimentaires et le chef me prépare une sauce d’accompagnement. Pour le lunch, de la salade et une poitrine de poulet me servent de dépanneur, faute de trouver autre chose.  Je réussis assez bien à me débrouiller, même dans les petits villages, je m’informe où je peux me procurer des produits sans gluten et généralement je réussis à trouver quelque chose. En Russie où je suis allée pour l’entraînement, cela n’a pas été facile, je suis arrivée au bout de mes provisions, sans vraiment trouver d’alternatives. La barrière de la langue a compliqué les choses. Chose certaine je vais prévoir plus de provisions lors de mon prochain voyage.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui vient d’être diagnostiqué ?

Au début cela peut sembler décourageant, mais une fois que l’on s’habitue au régime sans gluten, tout redevient plus normal. On n’a plus de malaise et la forme revient. Depuis maintenant presque quatre ans, je contrôle mieux mon régime sans gluten, ce n’est pas facile tous les jours, par contre je constate que je suis en meilleure condition physique et j’ai retrouvé l’énergie dont j’ai besoin. Ceci est extrêmement motivant.

Par Suzanne Laurencelle
Paru dans le magazine Info Coeliaque Vol 30 N° 2 - Automne 2013

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